En réalité, je vous ressemble : il n'est peut-être pas impératif de partir très loin pour éveiller notre esprit ou aiguiser notre imagination.
Bien sûr, dans mon cas, l'un et
l'autre exigent un coup de fouet.
Dans cette quête, il n'y a pas de
ménagements.
Souvenez-vous, en 2014 je vous
expliquais qu'être seul sur des chemins lointains me révélait à moi-même ma
vulnérabilité : être alors sur le qui-vive à chaque instant exacerbait les sens
et multipliait les sensations. Le jour, j'ouvrais un œil dont l'acuité valait
celle du léopard des neiges, qui est un autre lynx, la nuit le moindre
frou-frou était une sirène.
La vulnérabilité est une force.
Je pars à nouveau sur les sentiers des montagnes méconnues où chaque crépuscule assiste à la quête laborieuse du carré d'herbe tendre, horizontal si possible, abrité des regards et des vents, y craquer l'allumette, y planter ma tente pour la nuit, m'y écrouler.
Des sentiers
comme celui-là, il y en a à notre porte, je n'irai pas cette année jusqu'en
Asie Centrale, même si, pour moi et vous, c'est un peu dommage et partie
remise.
Kanoun oblige : je frapperai deux fois plutôt qu'une à leur porte
Je pars là
où les us et coutumes ancestraux ont des rigueurs et des intransigeances. Pour
des crimes et pour des peccadilles, on y "reprend le sang", ce qui
signifie sans détours qu'on y manie lame et arme à feu pour laver l'honneur.
L'honneur est une notion plutôt subjective et par là-même assez vague, variable
de longitude en longitude. Pour y remédier, les albanais du Moyen-Âge l'ont codifié
de si stricte manière qu'il n'y a pas d’échappatoire. Ce code s'appelle le
"kanoun". Il sévit en Albanie, vous l'avez compris. Impérativement
l'honneur s'y lessive par le sang.
Bien sûr, vous supposez, quand
vous êtes spectateurs, que le globe-trotteur qui prend son léger baluchon et
son lourd bâton, "s'échappe".
Admettons que je m'échappe, sans
trop savoir de quoi, je n'ai pas l'intention d'échapper au kanoun.
En Albanie, de mœurs en mœurs, mon chemin va de ? en ?
Ce sont des énigmes.
Vous pouvez cliquer sur les photos pour les agrandir.
En Albanie, de mœurs en mœurs, mon chemin va de ? en ?
En Albanie, avant même le départ, avec ou sans boussole, peut-on perdre le nord ?
En Albanie, comment s'y conduire quand les œuvres d'Edith Durham sont épuisées ? Ce sont des énigmes.
C'est un condensé d'histoires, d'Histoire, de géographie ...c'est mieux qu'un cours traditionnel ! avec en plus de superbes photos (Ura e Mesit est magnifique ainsi que la symbolique qui va avec).
RépondreSupprimerBrigitte
Bonjour Pierre et bon anniversaire !
RépondreSupprimerC'est une très intéressante introduction, la géographie et l'histoire de l'Albanie m'étaient inconnues. Le support de cartes complètent bien cette présentation.
En attendant de lire le compte rendu personnel de ton périple, les anecdotes, les rencontres, les réflexions... bonne journée
Marie Héléne