A 5 heures, l’appel à la prière
me réveille en douceur, mais aujourd’hui le muezzin lasse le ciel.
A 5h05, le plaqueminier qui me fait de l’ombre ruisselle et retarde l’aube.
A 10h, mouillé pour mouillé, je sors des eaux du lac.
A 5h05, le plaqueminier qui me fait de l’ombre ruisselle et retarde l’aube.
A 10h, mouillé pour mouillé, je sors des eaux du lac.
Entre-temps une éclaircie m'a en effet incité à aller nager : 17 km aller-retour. L'avenue qui mène au lac accueille les maraîchers sur ses trottoirs.
Les citadins se déplacent très volontiers en deux-roues, le plus souvent à vélo, qui pullulent dans les rues en tous sens. Quant aux voitures, elles sont bichonnées avec amour. L'un des commerces les plus répandus est incontestablement le lavage de voiture, dont les publicités vantent l'efficacité grâce à des adjuvants miraculeux et italiens. "Lavazh" qui s'affiche partout, en ville et sur les routes, est, lui aussi, un mot du volapuk, qui se prononce tout simplement "lavage".
Suis-je étonné de découvrir, sur la rive du lac Skadar, la Station Hydrométrique et Pluviométrique ? Pour affirmer le bien-fondé de son existence, je vais être, une fois de plus, copieusement arrosé par le ciel à ses abords.
A la sortie de l'école coranique, quelques filles abandonnent, vite fait, leurs foulards rouges. Je m'étonnerai sur un autre trottoir en découvrant la tenue des élèves chrétiennes (ou laïques ?), qui portent le même chemisier blanc, le même sac, la même chevelure longue, la jupe du même imprimé écossais exactement (nettement plus courte), et se distinguent par l'absence de foulard.
Elles ne sont élèves, ni des écoles coraniques, ni des écoles chrétiennes, ni des écoles laïques, elles sont jeunes, elles sont assurées, elles sont nombreuses, elles se ressemblent, elles marchent avec assurance, elles ne regardent pas les hommes qui les regardent.
Bien sur les dignes dames moins
juvéniles arborent de longues jupes et parfois même des tenues traditionnelles.
Elles ont une grande dignité. Ce qui ne veut pas dire que le jean ajusté
enlève leur dignité aux jeunes filles en fleur qui passent avec prestance sans
que le doute les effleure, elles sont toutes des princesses en phase de
couronnement.
A l'inverse, les douairières
cachent en grande partie leur couronne de reine-mère, qui est une tresse
entrevue sur l’ourlet de chaque oreille, sous le voile noir noué à
l’horizontale sur le front, dont les pans verticaux tombent derrière les
épaules, et c’est très élégant et très sobre.
Le jacquet ou backgammon
Les dominos, bien sûr
.
Quand aux jeunes-gens, leur coupe de cheveux est universelle ici, avec les tempes et la nuque tondues (pas rasées !), et une épaisseur respectable de cheveux sur le haut du crâne.
Je n'irai pas jusqu'à les imiter, pour moi c'est trop tard. Il faut dire qu'ils ont de "jolis" crânes, pas cabossés, assez ronds, et des fronts et des nuques qui s'y prêtent (oui, j'ai bien observé).
Valentin, mon nautonnierJe n'irai pas jusqu'à les imiter, pour moi c'est trop tard. Il faut dire qu'ils ont de "jolis" crânes, pas cabossés, assez ronds, et des fronts et des nuques qui s'y prêtent (oui, j'ai bien observé).
Valentin est un bon exemple de la grande honnêteté de la plupart des albanais. Vous vous rappelez qu'il est venu me chercher en barque pour traverser le lac de Koman. Naturellement je lui verse un pourboire, sans doute un peu excessif à la mesure de mon soulagement. Valentin m'a rendu la monnaie sur ce pourboire, n'en gardant pas la moitié !
Klodian, mon serveur très attentif
au restaurant Qebaptore Peja "Te Fisi",
bulevardi Skenderbeg, Shkoder
Une coupe plus classique pour Leka II
Vous me voyez, avec ma barbe
œcuménique, et mes godillots, faire bonne figure, les yeux fiévreux, dans la
haute société ?
Vous me voyez, les yeux fiévreux
devant le buffet où je n'ose me précipiter.
Vous me voyez, les yeux fiévreux,
tout efflanqué dans le smoking prêté par l'ambassade.
Voilà que je suis invité au
mariage du prince héritier ! Le 8 octobre à Tirana !
Moi qui n'osais m'immiscer dans
la vie privée des albanais.
Moi qui parlais de sang quand
c'est d'encens qu'il s'agissait.
Moi, qui croyais partager la solitude du pope Grégori, mon
ermite du lac, devenu métropolite de toutes les Albanies.
Ah ! Je m'enfuirai dans les montagnes ; J'y ai déniché des
lacs de clarté lustrale méconnus que je traverserai à la nage faute de marcher
sur les eaux.
Une vie citadine bien observée et bien commentée, visages avenants sur les portraits masculins, moments de vie dans la rue... ton récit donne envie d'y aller mais prévisions météo avant tout.
RépondreSupprimerMarie Hélène