Avant de suivre le cours de la Bojana, je passe à la Société Générale qui possède une agence à Shkodër. Un message en a gardé une trace :
Ai-je déjà dit que tout était trempé autour de moi ? Que moi
aussi, j’étais trempé ? Vous n’en avez pas pris la mesure !!!
Vous êtes excusés, c’était
impossible, en Bretagne je sais maintenant qu’il ne pleut pas.
Alors ? Alors ? dites-vous,
pleins de commisération.
Bon, le passeport était trempé,
tant pis, le roman était trempé, je l’ai abandonné, les cartes étaient
trempées, je n’ai pas pu les décoller, les emballages de dried-food n’étaient
plus lisibles, mais l’intérieur comestible, le caleçon sacré, vu son statut
auréolé, était sec !
Et les billets de banque ? Les
billets de banque en euros sont cachés dans une ceinture de cuir, close par une
fermeture Eclair du côté interne pour être discrète. Les billets de banque bien
calfeutrés, pliés en trois dans la longueur, dans leur abri, étaient...
trempés, évidemment.
Trempés, ils sécheront plus tard,
dites-vous avec espoir et condoléances. Oui, je sais, mais le cirage de la ceinture en cuir noir ? Une fois secs, merci, les billets
sont noirs, on n’y voit presque plus rien sur les billets.
Quel affabulateur : ça se voit que ce sont des Euros !
Au bureau de change, ils
demandent : c’est quoi, des pesos ?
Je me suis mordu la langue d’avoir voulu passer pour colombien...
Je me suis mordu la langue d’avoir voulu passer pour colombien...
Niet, niet, ce n’est pas des
roubles non plus, on n’en veut pas !
Pourquoi des roubles ? Si vous
avez suivi, vous connaissez la réponse (qui va venir, chaque chose en son
temps) !
A la Société Générale, qui est ma
banque, qui est française, je suis français, binational avec la Colombie, le
français n’est pas la langue véhiculaire. Je dis comme je peux qu’il pleut à
Kir, qu’il pleut à Teth, qu’il pleut à Valbone, qu’il pleut encore plus à
Doberdol, qu’il pleut jusque dans les ceintures.
Ici, c’est comme en Bretagne, ils
pensent qu’il ne pleut pas vraiment... C’est quoi ce dénigrement d’un si
beau pays ?
Par commisération, un peu
dédaigneuse, du bout d’une pincette, ils ont passé les billets dans une
machine. Pas pour les laver, pour les lire
! Eh bien, ils n’en croyaient pas
leurs yeux, la machine était avec moi : un seul billet refusé !
Il faut dire que celui-là, s’il
est en pesos ou en roubles, c’est d’avant la révolution bolchevik (comme quoi
tout se tient).
C’est malin de prendre un air
bolchevik pour un colombien... (C’est la réponse pour les roubles !)
Mais, ça va, je ne suis plus
menacé de misère.
J’ai fait une obole à la Madone
de l’église que Jean-Paul II a bénie, que m’avait ouverte une sœur car je
voulais voir le si célèbre tableau de la Madone à l’enfant, qui trône dans le chœur.
Le tableau est une miniature, ou
presque, et il est situé à 5 mètres de hauteur pour dominer l’assemblée. C'est vrai qu'il est très beau, c'est vrai aussi qu'on en a une vue sans détails superflus à cette distance.
Notre Dame du bon conseil
En 1467, Shkodër tombe aux mains des ottomans. L'icône de Notre-Dame du Bon Conseil disparait, enlevée par des anges pour la soustraire aux profanations. Elle réapparait alors dans l'église de Genazzano, près de Rome, où elle accomplit des miracles.
"Très chers, je ne peux pas ne pas saluer une personne très humble ici parmi nous. C'est mère Teresa de Calcutta. Tous savent quelle est sa Patrie. Sa Patrie est ici. Même dans les temps de l'isolement complet de l'Albanie, il y avait cette humble religieuse, cette servante des plus pauvres, qui portait dans le monde entier le nom de votre Patrie. En Mère Teresa, l'Albanie a toujours été estimée."
Jean-Paul II, 25 avril 1993
Mère Teresa, révérée par toute la population sans distinction de religion, est effectivement présente partout, non seulement à l'entrée des églises et des monastères, sur les mosaïques et sur les vitraux, mais aussi en posters dans les rues, et elle donne son nom à l'aéroport international de Tirana.
Aujourd'hui, je vais donc longer la Bojana sur sa rive droite :
entre Albanie et Monténégro sur une partie de son cours.
Les nasses métalliques à poste fixe qu'utilisent les pêcheurs barrent toute la rivière.
Le minaret de la mosquée de Zusi
Les épis de maïs sont mûrs :
les bottes pyramidales parsèment tous les champs du pays
Ce figuier a perdu toutes ses feuilles.
Ses fruits restent délicieux.
La Bojana a belle allure,
mais les berges n'incitent pas à la baignade.
Les moustiques me harcèlent pendant mon pique-nique.
Le gardien des vaches m'a protégé
des ardeurs carnassières de ses chiens.
les bottes pyramidales parsèment tous les champs du pays
Ce figuier a perdu toutes ses feuilles.
Ses fruits restent délicieux.
La Bojana a belle allure,
mais les berges n'incitent pas à la baignade.
Les moustiques me harcèlent pendant mon pique-nique.
Le gardien des vaches m'a protégé
des ardeurs carnassières de ses chiens.
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